C’est ce que dénonce Paul Koch, président d’ING Real Estate France, dans un article du Magazine Le Point. Paul Koch a travaillé 10 ans sur le projet de renouvellement urbain de la ville de Rotterdam.

Selon lui : « Les coûts de construction sont deux fois plus élevés en France que dans le reste de l’Europe, alors même que les logements ne sont pas plus confortables, voire de taille inférieure ».

Paul KochAnalyse

Pour démontrer son propos, M. Koch et son groupe (avec le soutien du pavillon de l’Arsenal), ont demandé à plus de 70 experts de l’immobilier (promoteurs, architectes, aménageurs …) de comparer les coûts de 12 opérations réalisées depuis 2003 à Paris, Lyon, Bordeaux, Amsterdam, Barcelone et Vienne.

Cette expérience au niveau européen permet de dégager plusieurs enseignements.

Le coût des travaux serait inférieur de plus de 30 % à Amsterdam par rapport à Lyon, les honoraires 50 % moins élevés …

Une différence qui s’explique en partie par une mauvaise gestion, des méthodes de travail moins efficaces ou encore des relations entre les acteurs et les banques…

Quelques exemples

D’après M. Koch : « La rémunération des bureaux d’études, calculée sur le coût de l’opération, les dissuade de proposer des économies. De même, le manque de précision des permis de construire en France permet aux entreprises de faire ce qu’elles veulent ».

Discussion

Au delà du constat de ces écarts de coûts de contruction entre les différents pays européens, le groupe de professionnels ayant mené les études propose aussi une série de pistes de réflexions.

Ces réflexions ne sont pas très détaillées dans l’article du Point mais on retrouve plus d’informations à ce sujet dans une autre interview de Paul Koch, publiée sur le site Le Moniteur :

« Les pistes d’action ne manquent pas. La maîtrise des coûts de construction passe par un renforcement des études le plus en amont possible des projets. Un projet bien défini dès la conception évite à la fois d’opérer de coûteux changements en cours de route et de s’en remettre uniquement à l’arbitrage final de l’entreprise lors de sa réalisation. Lors de cette phase, le choix du système constructif est essentiel. Certaines techniques comme le coffrage tunnel, pourtant pratique et efficace, ont quasiment disparu: une seule entreprise la commercialise en France ! On a également du mal à sortir de mode constructifs très consommateurs de béton, comme les murs porteurs, quand une trame de poteaux et de poutres permet parfois d’atteindre la qualité architecturale visée. Il s’agit également de favoriser les logiques de filière (construction bois, isolation par l’extérieur), qui tirent au final le coût des produits à la baisse. Dans un autre registre, nos voisins européens livrent fréquemment des logements bruts, avec des prix de sortie minorés de 5 à 10%. Imaginons aussi des logements plus grands, toujours moins chers au m², et approchons une bonne fois pour toute le foncier de façon mathématique, par sa valeur résiduelle. En agissant sur tous les fronts, je suis convaincu que l’on peut arriver à répondre à la demande de logements à prix abordables, sans sacrifier au confort ou à la qualité architecturale« .

Par Mag Immo