Les avantages des bâtiments intelligents sont largement reconnus mais, dans le secteur privé comme dans le secteur public, les organisations se sentent contraintes d’orienter leur capital vers d’autres investissements. Dans cet article Thierry Fautré, Président de Siemens Financial Services France, analyse les solutions « Bâtiments intelligents en tant que Service » qui utilisent les économies générées par la réduction de la consommation énergétique pour financer les améliorations qui rendent les bâtiments « intelligents ».

Le mouvement vers la transformation numérique des bâtiments prend un véritable essor [1] et les ventes de technologies de bâtiments intelligents devraient augmenter de 30 % par an. Les bâtiments non résidentiels produisent entre 10 % et 15 % des émissions de carbone [2]. Le fait de réduire leur consommation contribue donc grandement à rendre les environnements urbains plus sains et plus attractifs. Les bâtiments intelligents ont le potentiel d’économiser entre 15 % et 25 % des coûts énergétiques et ces économies devraient constituer un objectif pour les propriétaires de bâtiments, dans le secteur privé comme dans le secteur public, qui cherchent à alléger les coûts pour les actionnaires et les contribuables. Sans les économies et les avantages des bâtiments intelligents, chaque jour qui passe représente une perte.

Les bâtiments intelligents se définissent comme ceux qui utilisent une technologie perfectionnée pour en tirer une série d’avantages [3], notamment : une amélioration de leur performance en termes de consommation énergétique, de fonctionnement, de sécurité et de confort ; une diminution du coût d’installation des équipements, des opérations et des services ; et une augmentation significative des niveaux de satisfaction des utilisateurs. Pour atteindre ces objectifs, tous les bâtiments intelligents nécessitent l’infrastructure intelligente que la digitalisation permet de créer. Les données des systèmes de ces bâtiments intelligents donnent à l’infrastructure des bâtiments un cerveau et une voix. Dans le secteur public comme dans le secteur privé, ces données sont utilisées via des commandes intelligentes qui confèrent au bâtiment un « système nerveux central » permettant d’équilibrer et de rapprocher les intérêts divergents, tels que la réduction d’énergie, le confort des occupants et la stabilité des réseaux. Cela permet à l’infrastructure du bâtiment de soutenir activement la mission de l’organisation, et parfois de toute la communauté, lorsque des contrôleurs de la qualité de l’air, des panneaux solaires, des dispositifs de suivi du trafic et autres technologies intelligentes sont intégrés au bâtiment. Cela contribue à générer des résultats de qualité en créant un environnement optimal, en améliorant la durée d’exploitation des équipements et en réduisant les coûts d’exploitation. Tout cela peut être réalisé à l’aide d’outils d’analyse avancés qui mesurent, enregistrent et représentent l’efficacité des systèmes des bâtiments.

Comprendre les avantages des bâtiments intelligents est une chose, mais trouver des moyens concrets, abordables et durables de réaliser la migration vers des bâtiments intelligents en est une autre. Lorsqu’une organisation a du mal à justifier le caractère prioritaire de l’investissement de capitaux, elle est tentée de ne rien faire. Mais chaque jour qui passe sans qu’un bâtiment ne soit converti en bâtiment « intelligent » représente une journée d’économies non réalisées, de ressources naturelles consommées inutilement et d’avantages qui n’ont pas été octroyés aux citoyens et aux employés.

Les propriétaires fonciers et les propriétaires-occupants précurseurs recherchent donc, de plus en plus, des solutions dans lesquelles le fournisseur d’un « service », tel que la migration vers des bâtiments intelligents, déploie des techniques financières qui évitent à une organisation de devoir recourir à ses capitaux propres, en réunissant l’ensemble des coûts de la migration du bâtiment dans un montant mensuel sur une période contractuelle définie. La migration vers des bâtiments intelligents procure aux organisations les avantages attendus en termes de coûts et de capacités même si elles sont réticentes à l’idée d’investir leur capital à cette fin.

En d’autres termes, elles cherchent de plus en plus à trouver des solutions de paiement basées sur les résultats, comme les économies d’énergie et autres avantages des bâtiments intelligents. Dans ce domaine, on assiste, par conséquent, à l’émergence d’un concept appelé « Bâtiments intelligents en tant que Service » [4] ou parfois « servicisation ». Les propriétaires fonciers et les propriétaires-occupants conservent leur capital pour leurs projets de développement et d’amélioration, et choisissent de faire financer la transformation numérique de leurs bâtiments par des sociétés qui prennent en charge, de façon intégrée, la technologie, le service et le financement. Il existe de nombreux nouveaux modèles de financement pour cela dans les secteurs public et privé mais les modèles les plus alléchants sont ceux qui font intervenir des partenaires capables de mettre en œuvre des solutions intelligentes à faible coût, voire sans aucun coût net pour le propriétaire du bâtiment. L’étude de SFS [5] présente une estimation de la valeur de la migration vers des bâtiments intelligents qui peut être dégagée en France grâce à des mécanismes d’autofinancement sans risques :

En utilisant des techniques de financement intelligentes, le prestataire de solutions intégrées met en place une technologie et des systèmes permettant de créer des bâtiments intelligents qui génèrent des économies d’énergie parfaitement prévisibles. La réduction des coûts énergétiques est ensuite utilisée pour financer la migration. Bien que l’ampleur de la réduction des coûts énergétiques dépende, entre autres, du climat et du coût de l’électricité, les économies réalisables peuvent généralement être reportées avec fiabilité dans un mécanisme de financement pour procéder, partout dans le monde, à des améliorations autofinancées permettant de migrer vers des bâtiments intelligents. Le fournisseur de solutions établit un contrat de migration des bâtiments avec le propriétaire sur une période prédéfinie, après quoi le propriétaire tire les bénéfices d’une consommation énergétique réduite et bénéficie de tous les autres avantages que procurent les bâtiments intelligents. Le propriétaire des bâtiments n’a pas eu à risquer son capital et a conservé ses fonds propres pour des activités de développement stratégiquement importantes, que ce soit pour sa croissance commerciale ou pour l’amélioration des services publics.

Avec des budgets sous pression, certains directeurs financiers pourraient penser que l’investissement dans la migration vers des bâtiments intelligents est irréalisable. Le fait est qu’il existe désormais des techniques de financement à faible coût, voire, qui n’engendrent aucun coût net, et qui permettent aux organisations de tirer profit des nombreux avantages des bâtiments intelligents. Ajourner la migration vers un bâtiment intelligent équivaut à se priver des économies réalisables et à priver les occupants des avantages associés.

Télécharger le rapport complet ici : https://www.siemens.com/fr/fr/home/produits/financement/whitepapers/livre-blanc-depart-prometteur.html



[1] Voir, notamment : Committee on Climate Change, divers ; Groupe de la Banque mondiale, Cities and Climate Change, 2010[1] Markets and Markets, Smart Building Market by Type (Building Automation Software, Services), Building Type (Intelligent Security System, Building Energy.

Management System, Infrastructure Management, and Network Management System), and Region – Global Forecast to 2022, juin 2017 ; Orbis Research.

Global Smart Building Market Research Report and Forecast to 2018-2023, fév. 2018.

[2] Voir, notamment : Committee on Climate Change, divers ; Groupe de la Banque mondiale, Cities and Climate Change, 2010 [1] Source : Siemens Building Technologies.

[3] Source : Siemens Building Technologies.

[4] Voir, notamment : ITEA, BaaS “Building as a Service” as technical enabler for future building automation ecosystems, 2016.

[5] Un départ prometteur pour des bâtiments intelligents, 2018.

Par Mag Immo